Deriving from our own ambiguous feelings towards the pop cultural aesthetics of the past and present
and its creation of a female template that many struggle to fit into, this work centers around
consumerism, pop cultural gender constructs and homosocial violence.
Who Wore it Better? is the question posed on TV, in tabloids and on celebrity websites, asking you to
decide which starlet is wearing the outfit better. We publicly shame them for the lack of uniqueness
they are expected to have in their roles of idol, and we judge their bodies against each other rather
than against our own.
Texte d'exposition (FR)
Dérivant de nos sentiments ambigus vis-à-vis des esthétiques de la culture pop passée et actuelle et de sa création d’un modèle féminin dans lequel beaucoup ont du mal à s’intégrer, ce travail s’intéresse aux notions de consumérisme, de construction culturelle des genres et de violence homosociale.
Who Wore it Better? est la question posée à la télévision, dans les tabloïds ou sur les sites internet à propos des célébrités, nous demandant de décider qui de telle ou telle starlette porte le mieux une même tenue.
Nous critiquons publiquement leur manque d’originalité - que nous attendons pourtant d’elles et de leurs rôles d’idoles - et nous comparons leurs corps en prenant soin de laisser le notre à l’écart. Mais alors que nous désignons les célébrités comme des consommateurs à notre image en jugeant ouvertement leurs vête- ments et leurs corps, nous participons également à la construction de cette robe qui ne va à personne.
Dans les films et les series, c’est cette même robe qui ne va pas aux deux adolescentes incarnées par des actrices approchant la trentaine. Elles arrivent au bal de promo, l’une et l’autre dans la robe qui les mènera à une confrontation courue d’avance. L’affrontement éclate, jusqu’à ce que l’on réalise que les deux person- nages se ressemblent plus qu’elles ne voudraient l’admettre. Pour être considérées comme étant véritable-
ment différentes, les deux jeunes femmes doivent présenter des distinctions esthétiques superficielles telles que la couleur de leurs cheveux. À travers le duo de la blonde et la brune, l’univers cinématographique offre une constellation de relations qui oscillent entre amitié et
compétition, entre amour intense et jalousie. La robe mal coupée s’échange de l’une à l’autre dans un mélange de générosité et de malfaisance. C’est un jeu de miroir infini – l’envie d’être l’autre dans une quête de soi-même.
Ces représentations compliquées, mais finalement simplifiées à l’extrême, des relations entre femmes alimentent directement les constructions sociales et créent des problématiques autour de la notion d’allié. Notre pratique collaborative Considered to be Allies vise à nuancer ces figures féminines. En imaginant des situations chorégraphiées imprégnées des clichés de la pop culture, il s’agit de collaborer à une relecture de la représentation des femmes en confrontation. Ces face-à- face reflètent un conflit plus grand encore dans notre pratique: La maîtrise de nos propres sentiments face à une certaine esthétique féminisée que nous aimons et condamnons simultanément.
Reconnaître que nous-mêmes avons été éduquées à apprécier et estimer cette esthétique genrée que nous considérons aujourd’hui comme problématique est comme se regarder dans un miroir, le reflet est complexe et nous tentons de le reconstruire dans notre travail.
Margaux Parillaud et Mie Frederikke Fischer Christensen