Deborah Bowmann, ses représentants et Deborah Bowmann elle-même sont heureux de présenter Blue Curtains, Black Coffee, grande exposition inauguratrice de l’espace Deborah Bowmann Amsterdam. L’exposition est une collaboration avec Stéphane Barbier-Bouvet, Heather & Rosetta, Jurjen Van Houte et Clémence Seilles.


Pour cette première exposition, Deborah Bowmann présente une série d’objets et de meubles caractérisants l’intimité et l’espace privée de l’homme d’affaire : celui de sa chambre à coucher. De manière emblématique, la collection comprend deux lits à baldaquins, objets personnels des deux représentants de la galerie. Durant toute la durée de l’évènement, les deux galeristes dormiront dans ces lits, se réveillant tous les matins pour ouvrir l’exposition sous les regards des premiers passants. De même, leurs pyjamas, pièces spécialement réalisées par le designer Jurjen Van Houte, sont repliés chaque matin et présentés dans l’espace sur un meuble dédié.

Pourtant, Blue Curtains, Black Coffee est pensé à la manière d’un étalage de magasin. L’exposition met en scène un showcase, représentation d’un espace de vie idéalisé, subvertit par son usage réel. Les présentoirs de magasins supportent des cendriers usagés. Flottant entre usage effectif et usage potentiel, les différents produits de la collection ont un double statut : ils sont à la fois objets intimes, usés et dégradés par les représentants de la galerie, et objets sur le marché, mis en vente et disposés sur le mode d’un étalage marchand.

Cette première exposition à Deborah Bowmann envisage de repenser l’esthétique et l’idéologie de l’homme d’affaire en en proposant un modèle esthétique subversif. À l’inverse de la modernisation technologique et esthétique dont la figure du businessman est un modèle paradigmatique, le modèle que l’exposition dessine renferme une esthétique au design brut, appuyée par des mediums traditionnels et des matériaux bruts tels que bois naturel, plâtre, ciment et marbre. À travers un jeu de matériaux renseignant ces différentes idéologies, cette figure se dresse comme point de convergence entre les codes de la classe d’affaire des années 50 et ceux de l’Arts & Craft.

L’exposition se déploie autour d’objets répétés et produis en série. Stéphane Barbier Bouvet présente des lampes produites en série et tordues de l’exacte même manière selon deux patrons symétriquement opposés. Face à celles-ci, la série L’homme invisible par Victor Delestre est accrochée en ligne par quatre, à la manière d’un objet produit industriellement.

Sur le mode du magasin de mobilier pour la maison, Deborah Bowmann invite sculpteurs et designers dont les productions se refusent à un pur usage effectif. Objet contraire à toute logique commerciale, Two in one bed produit par Deborah Bowmann est composé de deux lits, mais consiste en un seul objet encombrant. Seats, pièces réalisées par l’artiste et designer Clémence Seilles, étiquettent leur fonction plus que ne la remplissent, se proposant avant tout comme de simple formes minimalistes, n’existantes que pour elles-mêmes.
Blue Curtains, Black Coffee